Insaisissable !

Radio Pépère : M. le P., on vous décrit souvent comme "insaisissable", comment l'expliquez-vous ?
F.H. (avec un sourire): Vous aimeriez saisir, hein ? Plus sérieusement, je crois que cela vient de ce que je n'ai pas une vision manichéenne des choses. La réalité, n'est jamais ni toute blanche, ni toute noire, et je porte donc, en général, et, en tout cas, je m'y efforce, un jugement nuancé sur les choses. Or les journalistes, et beaucoup d'hommes politiques aussi, aiment bien les avis tranchés, comme en avait le secret mon prédécesseur, d'ailleurs. Comme ces personnes ne peuvent résumer mes propos en une phrase qui serait univoque, ils me cataloguent comme "insaisissable".
R.P. : On vous reproche aussi un certain manque de décision et d'autorité ...
F.H. : Je ne confonds pas autorité et autoritarisme, ni décision et improvisation. Vous savez, depuis que je suis en charge de cette fonction, j'ai pris un grand nombre de décisions, souvent difficiles, et je crois pouvoir dire que je les ai toujours prises dans le sens que j'avais indiqué lors de la campagne présidentielle, à savoir : qu'est-ce qui est bon pour la France ? Qu'est-ce qui est juste ? Mais cela demande toujours de prendre le temps de s'informer complètement de la situation et aussi celui de consulter les diverses parties prenantes. Je ne veux pas engager la France à la légère, comme cela est arrivé par le passé, et je ne veux pas non plus engager la France dans des conflits qui la déchireraient, comme aussi cela est arrivé avec certains de mes prédécesseurs de droite. Alors, je sais que mes adversaires, et parfois même certains de mes amis politiques, jugent que je tarde trop à m'engager ou que je cherche trop à concilier des points de vue ou des intérêts qui serainet inconciliables, mais non, la société frnaçaise est un tout et elle a besoin que cela soit reconnue et qu'on travaille à la réconcilier avec elle-même. C'est le cap que je me suis fixé.
R.P. : M. le P., comment jugez-vous l'influence de la France en Europe ? On vous reproche souvent d'être "à la remorque" de Mme Merkel ...
F.H. : Je ne suis "à la remorque" de personne ! Vous savez, ces images nautiques (on m'a comparé, paraît-il, à un capitaine de pédalo !) n'ont de sens que polémique, et ne correspondent pas à la réalité des choses. La réalité, c'est que la France a été très affaiblie par une politique laxiste en matière d'endettement public. Mes prédécesseurs eux-mêmes l'ont reconnu. C'est pourquoi je travaille d'abord à réduire cet endettement pour rétablir l'indépendance de la France. Sans cette indépendance, la voix de la France ne peut être complètement entendue.